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mercredi 21 avril 2010

Les puissants prendront le train... (ou pas)

Entendu ce matin sur RMC Info (et lu ensuite chez le breton Yann) l’information qui a ému la Bretagne. Patrick Devedjian devait aller à Brest pour une réunion à propos du plan de relance. Mais voilà… Nuage de cendre dans le ciel, avions cloués au sol… Et comme c’est bien connu, la Bretagne est drôlement loin des Hauts de Seine, le déplacement est purement annulé.

Forcément, le Télégramme de Brest ironise. « Paris – Brest, un avion sinon rien » est le titre de l’édito du journaliste René Perez. Qui rappelle qu’un TGV entre la capitale et la Bretagne, c’est possible (quand ils ne sont pas en grève pour rien, oui j’écris un tout petit). Et qui va plus loin, en rappelant que Charles de Gaulle (un peu plus gaulliste que l’ancien RPR tendance j’m’la pète Devedjian) faisait ses déplacements en Berline. Avec un Jean de Bossieu ou une tante Yvonne pour lui faire la discussion pendant le voyage…
Et je parie même que dans l’entourage des serviles serviteurs de nos ministres, il aurait bien trouvé un ou deux courtisans pour lui dire « Monsieur que vous êtes beau » durant son voyage…

Mais donc voilà. Pour le ministre cumulard, rien ne vaut l’avion. Ben oui, c’est qu’il a un sacré emploi du temps notre bon ministre. Et donc surtout pas de train. Dommage... Comme le dit le journaliste du Télégramme de Brest : « Si Patrick Devedjian était venu en train (retour hier à 17h34, arrivée à Montparnasse à 22h15), sans doute aurait-il, lui aussi, été convaincu, à l'instar du Général naguère, de l'impérieuse nécessité du désenclavement ferroviaire de la pointe bretonne (...) Le ministre, justement chargé de la Relance, avait une occasion rêvée de mettre à profit les circonstances et ce déplacement pour un coup de projecteur sur les multiples vertus du ferroviaire »

J’ajoute un truc. Yann rappelle la blague franc-comtoise Joyandet et l’avion privé à 116 500 euros… Mais y avait une personne qui nous avait parlé de « rupture » en 2007. Rupture avec ses anciennes pratiques qui insupportent la classe moyenne (l’ancienne « France d’en bas »), qui la dégoute de la politique et lui donne des envies de 21 Avril 2002. « Ensemble tout devient possible » disait le sage, en égrainant ses 15 promesses.
L’une d’elle, la deuxième : « une démocratie irréprochable ». Irréprochable… Vraiment ?

Mes copains de droite me répondraient de ne pas m’en faire. Si cela avait été Royal, ou si c’est la gauche qui vient en 2012, quelles différences ? Ils ne renonceront pas non plus au confort de leur fonction, qui leur permet de faire des petits écarts qui nous insupportent, nous classe moyenne.
On hurle contre ce cumul des mandats qui permet à un ministre d’être candidat aux régionales tout en gardant la main sur sa mairie... Mais on sait très bien que même si le Parti Socialiste s’est engagé à, ceux qui ont le pouvoir ne voudront surtout pas le lâcher… Je ne parle pas du donneur de leçon Montebourg... Et que ces derniers non plus ne s’embarrasseront pas de manière quand il s’agira de faire un déplacement en avion privé pour se faire mousser…

Oui, je parle du Parti Socialiste, alors que c'est Devedjian (donc un vilain de droite) qui est coupable. Simplement pour être davantage clair : je suis tristement convaincu que les pratiques politiques ne changeront pas d'un iota si c'est la gauche actuelle qui arrive au pouvoir. On ne me fera pas penser qu'un Peillon est plus convenable d'un Devedjian, ou un Montebourg plus supportable qu'un Lefebvre...
Et peut être le problème est il là, quand il y a ce sentiment que de toutes manières, rien ne changera... Cette petite vaguelette de désespoir peut être responsable de tsunamis politiques...

Cet épisode Devedjian est malheureusement une démonstration par l’absurde, ou l’insupportable, ou les deux, que la classe politique n’a pas changé. Malgré les promesses. Malgré les "on a compris le message du 21 Avril, on ne le refera plus".
Et que depuis 2002, l’élastique de l’indécence politique a recommencé à se tendre… Avant de nous péter à la figure en 2012 ?