mardi 11 novembre 2014

Souvenirs de campagne, à coté de l'Ermitage de Mayran

Un coin en dehors du joli village de Saint Victor la Coste, au milieu des vignes de l'appellation Laudun : l'Ermitage de Mayran. 

Cette petite chapelle est perdue au milieu de la plaine... Apparaissent plus ou moins le village de Laudun, le site de Marcoule, et derrière le Rhône le Mont Ventoux. Ma promenade de samedi matin était superbe, car se mêlaient ciel bleu et rougeurs de l'automne.
Et donc protégée par le Mont Cau de Saint Laurent des Arbres, ce petit Ermitage de Mayran où j'ai un joli souvenir qui m'est revenu pendant cette marche...

Un souvenir de campagne électorale. La belle, celle avec les gens qu'on aime, celle pour les gens qu'on aime. Mon ancien ami, qui fut un maire trop éphémère de mon village, et qui se préparait pour sa deuxième campagne électorale aux élections cantonales. Nous étions en Mai ou juin 2003, je ne sais plus. Après une superbe marche dans les coins que j'arpente aujourd'hui, une paella nous recevait dans ce cadre intime et rural.
Quelques mois plus tard, élections cantonales chez moi.
Mon ami ne gagnera pas. Mais il aura fait un joli score dans son village. Il était (nous étions) parti en dissidence du parti majoritaire de droite, cette UMP dont je n'aurais jamais fait parti. Et dont je me détourne tous les jours un peu plus. 

Je pense souvent à mon ami qui est mort en 2010, parti tellement brutalement. J'ai l'impression qu'il s'est passé tellement de choses. Pas que des belles, de choses...

Politiquement, quand je me retourne sur cette belle période, je constate qu'en effet la politique est un chemin jalonnée par la trahison, la haine, et des sentiments assez bas. Y compris à un petit niveau. Surtout à un petit niveau. Je ne renie rien de ce que j'ai modestement fait, mais au moment de la cérémonie de ce jour aux monuments au mort de mon village, je regardais depuis mon canapé la pluie tombée violemment, et j'étais heureux de ne plus en être.
Pour autant, il y a ces rencontres et ces gens que j'ai aimé, et que j'aime toujours. Des gens que j'ai aimé suivre. Des amis. L'ancien maire de mon village d'enfance, qui a laissé la place après 3 mandats. Cette amie ancienne conseiller régionale. Cet ami qui n'est plus là. Et d'autres personnes...
Et puis il y a les autres. Pour qui ne j'arrive pas à avoir de rancœur, c'est ça le pire. De cette période politique, d'élus, je me rends compte que je ne garde aucune rancœur. Aucune amertume.

Je me rends compte que je suis bien avec mes enfants, ma famille. Je me rends compte que certains devraient décrocher : c'est superbe de ne plus être élu, de ne pas s'accrocher à un mandat et à ce qu'il y autour.
Garder en soit ce qu'il y a de meilleurs...

Billet très égoïste ce soir. Le mandat d'élu, l'engagement politique, c'est d'abord pour soi qu'on le fait. Parce qu'on aime. Le "je m'engage pour l'intérêt général, dans l'intérêt des gens et de mon pays", c'est du pipeau. Arrêtons d'avoir cette prétention que ce qu'on fait, c'est "dans l'intérêt des gens". Soyons humble...
Billet très égoïste que je vais clore sur ces belles vignes rouges. Bébé2 est en train d'hurler. Je vais laisser l'iPad.

Je lui raconterai plus tard que le troisième prénom de son grand frère venait d'une personne merveilleuse. Et que la politique, c'est bien, mais que les gens qu'on aime c'est le plus important. 

Ca faisait 11 ans que je n'étais pas revenu au pied de cet Emitage de Mayran. Ca valait quand même le coup...

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