vendredi 2 décembre 2005

Fétons Austerlitz

Aujourd'hui, normalement, nous devrions célébrer le 200eme anniversaire de la victoire d'Austerlitz. Et ce matin, qu'ais je entendu toute la matinée durant à la radio (outre bien sur la repetence d'Outreau) ? Une nouvelle séance d'autoflagellation à la française. D'un pays qui, une nouvelle fois, a honte de lui, de son histoire. Napoleon, qui aurait été un héros pour son pays s'il avait été anglais, espagnol, italien ou américain, se trouve décrié, voire ignoré en France...

Je ne referai pas l'histoire ici : je n'en ai pas la prétention, et de toute manière pas le talent. Mais dire qu'il a tué de nombreuses personnes... Evidemment. Il faut vraiment être un idéaliste angélique voulant changer les paroles de la Marseillaise pour penser que cela doit disqualifier le personnage. A cette époque là, les beaux principes idéalistes style "amnesty internationnal" n'était pas trop de rigueur... Et tous les chefs d'état, tous les rois, tous les empereurs de 1800 étaient des "hommes de guerre" : puisque c'était la guerre... Il se trouve que durant cette guerre "mondiale" (du moins européenne), le Pont d'Arcole ou Austerlitz sont de belles victoires, de grandes victoires, dont nous devrions être fiers.

Les anglais, par exemple, se moquent de nous en ce moment. De cette caractéristiques bien française (ou franchouillarde) de nous auto-humilier. De nous auto-flageller. Comment faire que les autres aiment notre pays si nous même, français, ne l'aimons pas ?

Enfin... Je suis fier de la France, j'aime mon pays... Par contre, ceux qui y vivent dedans et qui le discréditent tant qu'ils peuvent, et y crachent dessus en le rabaissant, j'avoue que plus ça va, moins j'arrive à les supporter. Surtout lorsque c'est le "premier des français" qui ignore, voire crache, sur son histoire...

Mais bon, aujourd'hui, j'ai envie de dire "Vive Napoleon", et merde à ceux qui sont pas contents (même si ils sont présidents de la république...)... (et d'écouter du Serge Lama et sa comédie musicale...)

6 commentaires:

  1. A cette époque là, les beaux principes idéalistes style "amnesty internationnal" n'étaient pas trop de rigueur...

    Argument étrange, je trouve. Doit-on considérer que tel ou tel massacre de l'histoire était légitime sous prétexte qu'à l'époque, nos principes actuels de droit ou de morale n'étaient pas reconnus ? Je ne sais pas, j'ai l'impression qu'il y a là comme une espèce de relativisme culturel qui me dérange un peu. Ou peut-être que je t'ai mal compris. Quand tu dis que "les principes X et Y n'étaient pas trop de rigueur à cette époque", tu veux dire qu'ils n'étaient pas reconnus et respectés ? Ou bien qu'ils n'étaient pas légitimes ? Ou les deux, peut-être ?

    le Pont d'Arcole ou Austerlitz sont de belles victoires, de grandes victoires, dont nous devrions être fiers

    Je pense que la fierté n'a de sens que quand elle s'applique à quelque chose qu'on a fait soi-même. Elle est liée au mérite. Quand on réussit quelque chose de difficile, on a le droit d'en être fier. En revanche, je ne vois pas quelle fierté on peut tirer de ce que d'autres ont fait bien avant nous, et dans quoi nous n'avons aucune part... quand j'entends quelqu'un dire qu'il est "fier d'être français", par exemple, ça me semble plutôt absurde. Qu'il soit content d'être français, pourquoi pas ; mais fier ??? Je ne vois pas d'action méritoire à la base ce respect-là. Ca me laisse très perplexe.

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  2. Bonjour Clément... (Clément, Clément... J'avais bien connu Internetiquement un Clément lors d'une de mes anciennes vies... Si c'est le même, je le salue amicalement... Et si c'est un autre que je ne connais pas forcément, je le salue aussi bien volontier).

    L'interet d'un blog est qu'il peut permettre d'exprimer ses idées, ses coups de gueules, d'une maniere libre et facile. Et ce qui est également appréciable, c'est que la contradiction est possible. Et c'est agréable lorsque celle ci est cordiale et sympathique. Surtout lorsqu'elle met en avant peut être des faiblesses dans son argumentation. Le fait de, peut être, mal s'être fait comprendre. Donc deux trois clarification sur ma bien modeste et ridicule pensée.

    Quand je parle de "beaux principes idéalistes", oui, je caricature un peu. Mais mon idée générale est de dire que vouloir regarder le 19eme siecle avec les yeux du 21 eme siecle est peut être une erreur. Doit on cesser de feter le 14 Juillet parce qu'il y a eu la terreur et 1793 ? Les anglais doivent ils banir Churchill de leurs mémoires pour le bombardement de Dresde ? Cela ne viendrait à l'idée de personne.

    Et pour aller plus loin dans ma pensée, dire que le début du 19eme siecle était une guerre générale européenne n'est pas peu dire. Austerlitz était une grande bataille, que même les puissances étrangers admirent. Oui, il y a eu des morts, comme dans toutes les guerres. Pour la France, ce fut néanmoins une victoire. Comme Verdun...

    Sinon, pour la fierté des victoire, si, je suis fier. Je suis fier des victoires militaires françaises, comme les anglais sont fiers, à juste titre, de Waterloo. Célébration pour laquelle nous avons envoyé le Charles de Gaulle (génial de feter une défaite et de passer sous silence une victoire... Cela me révolte au plus haut point).

    Enfin, sur le "fier d'être français", pour moi cela a un sens. Cela a également un sens pour moi d'être fier de mes racines gardoises et provencales. Aprés, pourquoi cette fiertée plutot qu'une simple joie ? Je ne serais l'expliquer. Je peux éventuellement comprendre la perplexité, mais la Marseillaise ou la Coupo Santo me donnent des frissons. Pourquoi ? Pour pleins de raisons, et pour rien à la fois.

    Je préfère être fier de ceux que mes ancetres ont fait, etre fier d'Austerlitz, de la révolution, des lumières, de la Résistance, et de toutes ses actions qui sont pour moi de grandes actions, qu'indifférent ou honteux. Etre fier de ces actions là n'empeche pas d'avoir un regard critique sur le passé aussi. On peut aimer Napoléon et De Gaulle comme je les aime, on peut aussi les juger et critiquer parfois durement.

    Mais ça, le sentiment patriote (et pas nationaliste) qui est le mien, je ne serai pas l'expliquer. Alors à défaut, je l'exprime ^____^

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  3. Mais mon idée générale est de dire que vouloir regarder le 19eme siecle avec les yeux du 21 eme siecle est peut être une erreur.

    Pourtant, il m'a toujours semblé que l'Histoire n'était qu'un jeu de regard. Interprétatif. Partiel. Mouvant. ^___^

    Marie (Et oui, c'est Spica !)

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  4. Heureux (trés) de vous recevoir modestement dans mon humble blog.

    Comme j'ai dit "... est peut être...". Je me trompe peut être et sans doute, et les yeux du faucon ne sont pas toujours perçant.

    En tous cas, content de votre message.

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  5. Bonjour ! Je n'avais pas dit bonjour lors de mon premier commentaire, c'est l'occasion de rectifier ça. ^^

    J'ai à la fois peu de choses et beaucoup de choses à répondre... ce sont des questions compliquées, et je ne suis pas sûr que mes idées soient bien claires dans ma tête. Essayons.

    D'accord avec toi sur la complexité des personnages et des événéments. Je ne crois pas non plus qu'on doive réduire la Révolution Française à la Terreur, ni Churchill au bombardement de Dresde. De même, Napoléon ne doit pas être jugé d'un bloc, ni sur la base d'un seul de ses actes. D'ailleurs, je connais très peu cette période de l'histoire, et je serais bien embêté s'il fallait que je porte un jugement sur Napoléon. ^^

    Là où on a peut-être un désaccord, c'est sur le fait de juger le passé avec nos yeux d'aujourd'hui. Je crois que quand on juge moralement un acte (passé, présent, peu importe), on s'efforce toujours de le faire sur la base de critères éternels et absolus. On essaie, en tous cas. Et, n'étant pas un grand fan du relativisme moral (même si mes idées en la matière ne sont pas du tout définitives ^^), je crois qu'on peut y arriver en partie. Je reconnais qu'à ce stade, ça relève d'un acte de foi de ma part. ^^ Mais du coup, je pense qu'il doit être possible d'arriver à un jugement à peu près stable et défendable, sur Napoléon comme sur autre chose. Je ne crois pas que nos jugements soient condamnés à être totalement dépendants de notre époque et des valeurs dans lesquelles nous baignons. M'enfin... honnêtement, j'avoue n'avoir pas trop d'arguments à présenter, là sur le moment. ^^

    Quant à la fierté d'être français... en fait, chaque fois que j'éprouve ce type de sentiment (une fierté pour ce que d'autres ont fait, parce que je ressens une proximité entre eux et moi) et que je m'en rends compte, je choisis de le réfréner délibérément, pour les raisons que j'avais évoquées. C'est une contrainte que je m'impose, dans le but de n'accepter que la fierté "méritée". Je pense qu'il y a là-dessous une divergence assez profonde entre nous... c'est d'ailleurs marrant que dès mon premier commentaire, on tombe dessus. ^^ Ca resurgira sûrement à l'occasion.

    Bon, euh, beaucoup de gens attendent pour les ordis de la fac, je file. :) Bonne journée. :)

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  6. Bonjour Clément... Cacher ma joie et mon émotion de te lire sur mon modeste petit blog serait idiot et mal approprié... Tu dois peut etre avoir mon email personnel (je n'ai pas le tien), je serai heureux, si tu as ce message, que tu m'envoies un mot, qu'on discute. C'est chouette de retrouver des gens pour qui on avait de la sincére affection.

    Concernant ta position, je n'ai rien ni à dire, ni à redire. Qu'on est des divergences sur certains sujets ? Encore heureux, un monde où tout le monde serait d'accord avec tout le monde, cela serait d'un chiant et d'un ennui... Tu as exprimé les points où tu te posais des questions, et cela me semble trés cohérent et normal.

    Enfin, juste un point... La "fiertée méritée"... Personnellement, une de mes valeurs cléf est celle du mérite. Par conséquent, je pense que sur le fond, on ne doit pas avoir d'avis tant divergeant que ça. Sur la forme ensuite... Non, ton avis est pas bête, bien au contraire. Disons que c'est une manière de voir les choses...

    Allez, bonne journée (c'est marrant, j'ai reçu ton message sur mon blog au moment où j'en poste un autre, hi hi hi ^____^). Et bon travail (bon courage aussi, et merci de ta présence)

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